De Montréal aux quatre coins du pays

Les débuts (1898-1912)

À la fin du XIXe siècle, les seuls bahá’ís canadiens vivent aux États-Unis, dans la ville de Chicago. Parmi eux, la première bahá’íe canadienne, Aimée Montfort, enseignante. Elle épouse un des premiers croyants, Honoré Jaxon, ancien secrétaire de Louis Riel, célèbre leader politique métis. Paul K. Dealy, inventeur et ingénieur des chemins de fer de Saint John, au Nouveau-Brunswick, fait aussi partie de ce groupe d’expatriés canadiens. Edith Magee (1880-1971), de London, en Ontario, ainsi que sa sœur, Harriet Magee (1882-1915), leur mère, Esther Annie Magee, et les sœurs de cette dernière forment le premier groupe bahá’í au Canada. Ayant découvert la foi bahá’íe à Chicago en 1893, les cinq membres de cette famille deviennent bahá’ís entre cette date et 1899.

May Ellis Bolles (1870-1940), une Américaine devenue bahá’íe à Paris en 1898, crée le premier groupe bahá’í d’Europe. En 1902, elle épouse William Sutherland Maxwell (1874-1952), un canadien ; au cours de l’été, le couple déménage à Montréal, au Québec. Shoghi Effendi a nommé Mme Maxwell « mère spirituelle de la communauté bahá’íe canadienne ». C’est à elle que l’on doit le développement de la Foi dans plusieurs villes, dont Montréal et Toronto.

Du 30 août au 9 septembre 1912, pendant sa tournée nord-américaine, ‘Abdu’l-Bahá, le fils de Bahá’u’lláh, a séjourné à Montréal et passé quatre jours chez les Maxwell, sur l’avenue des Pins Ouest. Lors de ce séjour, il a donné six causeries : trois chez les Maxwell ; une au Cercle socialiste, devant 500 personnes ; et deux dans des églises, soit à l’église du Messie (unitarienne) et à l’église méthodiste St. James.

La visite de ‘Abdu’l-Bahá à Montréal a reçu une couverture sans précédent dans la presse, tant anglaise que française.

Croissance de la Foi

En 1908, les seize croyants de Montréal forment la section montréalaise du « Temple bahá’í de l’unité », ancêtre de l’Assemblée spirituelle nationale des bahá’ís des États-Unis et du Canada, qui demeure en fonction jusqu’en 1948. Après le décès de ‘Abdu’l-Bahá en 1921, son petit-fils, Shoghi Effendi, devient le chef de la foi bahá’íe ; dès lors, c’est lui qui en dirige la croissance. Il prodigue beaucoup d’encouragements à la famille Maxwell. Plus tard, il fera de la maison Maxwell un « sanctuaire bahá’í » ; à l’extérieur de la Terre sainte et de l’Iran, c’est le seul lieu ainsi désigné dans le monde bahá’í, en raison de son association avec la visite de ‘Abdu’l-Bahá.

Au cours des années 1920, la foi bahá’íe se répand à Vancouver et à Toronto. Shoghi Effendi profite de cette modeste croissance pour jeter les bases de la structure actuelle des assemblées spirituelles locales. Composés de neuf membres élus, ces conseils, décrits d’une manière spécifique par Bahá’u’lláh dans ses Écrits, assurent le leadership des communautés bahá’íes. En 1922, ce processus aboutit à la formation de l’Assemblée spirituelle des bahá’ís de Montréal, la première assemblée spirituelle locale au Canada. En mars 1937, Mary Maxwell (1910-2000), seule enfant de May et Sutherland Maxwell, épouse Shoghi Effendi. On l’appellera plus tard Amatu’l-Bahá Rúhíyyih Khánum, une désignation que lui attribuera Shoghi Effendi.

En avril 1937, estimant que la croissance de la Foi est en assez bonne voie, Shoghi Effendi lance le premier d’une série de plans mûrement élaborés et dynamisants. Pour le Canada, ce plan prévoit la formation d’assemblées spirituelles dans chacune des provinces. En 1938, des assemblées spirituelles sont donc établies dans les villes de Moncton, au Nouveau-Brunswick, et Saint-Lambert, au Québec ; puis, en 1940, à Hamilton, en Ontario ; en 1942, à Winnipeg, au Manitoba, et à Halifax, en Nouvelle-Écosse ; en 1943, à Edmonton, en Alberta ; en 1944, à Regina, en Saskatchewan, et à Charlottetown, à l’Île-du-Prince-Édouard. Plus tard, des assemblées verront le jour en Ontario à Vernon, Scarborough (1947) et Ottawa, et à Vancouver Ouest et Victoria (1948) en Colombie-Britannique.

Jusqu’alors sous la juridiction d’une même institution, la communauté bahá’íe du Canada et celle des États-Unis deviennent autonomes en avril 1948. L’Assemblée spirituelle nationale des bahá’ís du Canada est alors élue à Montréal ; elle obtient le statut de corporation en 1949, en vertu d’une loi adoptée par le Parlement canadien.

La foi bahá’íe et le Canada français

Entre 1897 et 1963, moins de quinze Canadiens français ont adhéré à la foi bahá’íe. Les deux premiers, Aimée (Montfort) Jaxon et Louis Bourgeois, vivaient à l’extérieur du Canada quand ils sont devenus bahá’ís, tous deux avant 1907. Vers la fin des années 1910, Urbain Ledoux devient bahá’í, alors qu’il vit à New York. Vers 1925, Mariette Germaine Bolton, née Roy, chiropraticienne canadienne-française vivant en Australie, déclare sa foi. May Maxwell accordait une attention particulière à l’enseignement de la foi bahá’íe aux Canadiens français. En 1920, Jeanette French est la première Canadienne française vivant au Canada à devenir bahá’íe. Dans les années 1930, Jeanne Tremblay, Bernard Lagueux, ingénieur civil, Henri Drouin et René Roy deviennent aussi bahá’ís. Plus tard, deux autres Canadiens français joignent les rangs de la Foi : Edward Bellefleur, un Acadien de Halifax, en 1945, et Françoise Smith, née Rouleau, en 1947. Patrick Lapierre de Montréal, ancien missionnaire laïque, devient bahá’í en 1963.

En 1966, pour la première fois, l’Assemblée spirituelle nationale du Canada tient une conférence d’orientation au Québec, ce qui attire au Canada des bahá’ís francophones de la Belgique et de la France. S’ensuivent de nouvelles adhésions parmi les Canadiens français à Montréal et à Québec. En 1969, sept Canadiens français deviennent bahá’ís. En 1970, six ou sept nouvelles adhésions ont lieu ; une première famille canadienne-française, les Léonard de Longueuil au Québec, adhère à la Foi. L’été 1972 marque un point tournant dans la croissance de la Foi au Québec : encouragée à prendre ses vacances ou à voyager au Québec, toute la communauté bahá’íe canadienne se mobilise, ce qui entraîne une centaine d’adhésions. La première assemblée spirituelle locale entièrement francophone est élue à Sainte-Foy, au Québec, en 1979.

La contribution des bahá’ís du Québec

Louis Bourgeois (1856-1930), un Canadien français, est l’architecte de la première maison d’adoration bahá’íe construite en Occident, à Wilmette, en Illinois. Sa conception est saluée comme la « première idée originale en architecture religieuse depuis le treizième siècle ». Un autre Montréalais, Siegfried Schopflocher, remplit un rôle important dans le financement de sa construction. Sutherland Maxwell, architecte de renom, joue un rôle déterminant dans la conception du mausolée du Báb sur le mont Carmel, à Haïfa, là où se trouve le Centre mondial de la Foi. Les croyants canadiens-français ont pris une part très active à l’expansion de la Foi dans les régions francophones du monde, particulièrement en Afrique et dans les Caraïbes. De 1972 et 1987, 63 Canadiens français se sont installés dans des zones d’expansion. En 1993, 442 bahá’ís canadiens-français servaient la Foi outremer ou au Canada, dont plus d’une centaine à l’extérieur du Québec.

 

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