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Montréal, le 10 juillet 2022 – À Montréal comme partout dans le monde, les baha'is ont commémoré un événement tragique, sans précédent dans l'histoire religieuse de l'humanité ! L'exécution d'un Messager de Dieu par un peloton d'exécution, la première de ce genre en Iran !

Au soir même de l'exécution du Báb, qui se produisit le 9 juillet 1850, dans sa trente et unième année, la septième de son ministère, les corps mutilés (du Báb et son compagnon, Anis) furent transportés hors de la cour de la caserne et déposés au bord du fossé situé à l'extérieur des portes de la ville.

Avant cette exécution tragique, deux événements très importants se produisirent juste avant et peu de temps après le traitement humiliant subi par le Báb, événements qui jettent une vive lumière sur les circonstances mystérieuses entourant la première phase de son martyre. Le farràsh-bàshi avait brusquement interrompu la dernière conversation confidentielle que le Báb poursuivait avec son secrétaire Siyyid Husayn dans une salle de la caserne et, écartant ce dernier, il le tançait vertement quand le prisonnier s'adressa à lui en ces termes : « Tant que je ne lui aurai pas dit tout ce que je désire, aucune puissance terrestre ne pourra me réduire au silence. Le monde entier serait-il armé contre moi qu'il serait encore impuissant à m'empêcher d'aller jusqu'au bout de mon dessein. » Au chrétien Sàm Khàn - colonel du régiment arménien chargé de procéder à l'exécution - qui, saisi de crainte à l'idée de provoquer la colère de Dieu par son acte, suppliait qu'on le libérât de cette tâche imposée, le Báb donna cette assurance : « Suivez les instructions reçues, et si vos intentions sont pures, le Tout-Puissant pourra certainement vous délivrer de votre angoisse. »

Sàm Khàn se prépara donc à accomplir son devoir. Une pointe fut enfoncée dans l'une des poutres qui, sur la cour, séparait deux salles de la caserne. On y fixa deux cordes auxquelles on suspendit, séparément, le Báb et l'un de ses disciples, le jeune et fervent Mirza Muhammad-'Ali-i Zunùzi surnommé Anis qui, auparavant, s'était jeté aux pieds de son maître, le suppliant de n'être séparé de lui en aucun cas. Le peloton d'exécution s'aligna sur trois rangs comprenant chacun deux cent cinquante hommes. Chaque rang, tour à tour, ouvrit le feu jusqu'à ce que tout le détachement ait déchargé ses balles. La fumée qui s'échappa des sept cent cinquante fusils était si épaisse que le ciel en fut obscurci. Dès qu'elle se fut dissipée, la multitude d'environ dix mille âmes, massées, sur le toit de la caserne ainsi qu'au faîte des maisons voisines, furent les témoins abasourdis d'une scène à laquelle leurs yeux pouvaient à peine croire.

Le Báb avait disparu de leur vue. Seul demeurait son compagnon, vivant et indemne, se tenant près du mur contre lequel tous deux avaient été suspendus. Les cordes qui les avaient attachés étaient seules coupées. "Le Siyyid-i- Báb a disparu", s'écrièrent les spectateurs effarés. Des recherches affolées s'ensuivirent immédiatement. On le retrouva sain et sauf, très calme, dans la pièce même qu'il occupait la nuit précédente, en train de terminer avec son secrétaire sa conversation interrompue. « J'ai fini mon entretien avec Siyyid Husayn » furent les paroles avec lesquelles le prisonnier, si providentiellement préservé, accueillit l'apparition du farràsh-bàshi. « Maintenant, vous pouvez accomplir votre mission. » Se rappelant l'affirmation audacieuse faite précédemment par son prisonnier, et ébranlé par une révélation aussi stupéfiante, le farràsh-bàshi quitta immédiatement la place et donna sa démission.

Sàm Khàn, se remémorant également, avec un sentiment de crainte et d'émerveillement, les paroles rassurantes que le Báb lui avait adressées, ordonna à ses hommes de quitter instantanément la caserne et jura, en sortant de la cour, de ne jamais recommencer cet acte, fut-ce au péril de sa vie. Aqà jàn-i-Khamsih, colonel du corps de garde, s'offrit pour le remplacer. Contre le même mur et de la même façon, on suspendit de nouveau le Báb et son compagnon, tandis qu'un autre régiment se mettait en ligne, puis ouvrait le feu sur eux. Alors, cette fois, leurs poitrines furent criblées de balles et leurs corps entièrement déchiquetés ; seuls, leurs visages ne furent que légèrement abîmés. « O génération entêtée !» disait le Báb, adressant ses dernières paroles à la foule qui le regardait pendant que le régiment se préparait à tirer, « si vous aviez cru en moi, chacun de vous aurait suivi l'exemple de ce jeune homme dont le rang est supérieur à celui de la plupart d'entre vous, et se serait sacrifié volontairement sur ma route. Le jour viendra où vous me reconnaîtrez ; ce jour-là, j'aurai cessé d'être avec vous. »

Ce ne fut pas tout. Au moment même où les coups furent tirés, un ouragan d'une violence exceptionnelle s'éleva et balaya la ville. Depuis midi jusqu'au soir, un tourbillon de poussière obscurcit la lumière du soleil et aveugla les gens. A Shiráz*, en 1868 A.H., se produisit un tremblement de terre - prédit dans un livre aussi important que l'Apocalypse de saint jean - qui jeta le trouble dans toute la ville et fit des ravages parmi ses habitants, ravages fortement aggravés par l'apparition du choléra, de la famine et autres afflictions. Au cours de la même année, au moins deux cent cinquante hommes appartenant au peloton d'exécution qui avait remplacé le régiment de Sàm Khàn trouvèrent la mort, ainsi que leurs officiers, dans un terrible tremblement de terre, tandis que trois ans plus tard, les cinq cents autres subissaient, comme châtiment à leur mutinerie, le sort même que leurs mains avaient infligé au Báb. Pour être sûr qu'aucun d'eux ne survive, ils furent criblés d'une seconde décharge, après quoi, leurs corps furent transpercés de piques et de lances et exposés aux regards de la population de Tabriz. Le premier instigateur de la mort du Báb, l'implacable amir-nizàm, ainsi que son frère, son principal complice, trouvèrent la mort deux ans après leur sauvage forfait.

*Ville natale du Báb en Iran

Source : Shoghi Effendi, DIEU PASSE PRES DE NOUS

Photo d’archives du Centre mondial bahá’í : Sàm Khàn, - colonel du régiment arménien chargé à l'exécution du Báb.

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