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Montréal, le 25 décembre 2020 – Lors de son séjour à Londres au Royaume-Unis en 1911, le chroniqueur des voyages d'Abdu'l-Bahá raconte l'expérience extraordinaire d'une femme dont la petite fille, ayant eu un rêve, affirmait avec insistance que Jésus-Christ était sur terre et qui, en voyant la photographie d'Abdu'l-Bahá, exposée dans la vitrine d'un magasin de journaux, l'identifia instantanément avec la vision du Jésus-Christ de son rêve - fait qui poussa sa mère, lorsqu'elle lut qu'Abdu'l-Bahá était à Paris, à prendre le premier bateau pour l'Europe et à se hâter d'aller lui rendre visite ! Mais comment doit-on comprendre la naissance du Christ par l'œuvre du Saint-Esprit ? Voici les explications d'Abdu'l-Bahá :

Sur cette question, les théologiens et les matérialistes sont en désaccord. Les premiers croient que le Christ était l'œuvre du Saint-Esprit. Les matérialistes pensent que c'est là une chose inadmissible et impossible et que, sans aucun doute, il provenait d'un père.

D'autre part, dans le Quran il est dit : « Et nous lui envoyâmes notre Esprit, et il lui apparut dans l'image d'un homme parfait ». C'est-à-dire que le Saint-Esprit prit l'image de la forme humaine, comme la forme qui est reproduite dans un miroir; et il parla à Marie. 

Les matérialistes voient là un mariage, car ils disent qu'un être vivant ne peut pas être créé d'un être sans vie, ni exister sans les rapports du mâle et de la femelle. Et ils pensent que, de l'homme aux animaux et des animaux aux végétaux, cela est impossible. Car cet accouplement du mâle et de la femelle se rencontre chez tous les êtres vivants, même chez les plantes.

Le Quran lui-même donne une preuve de l'accouplement des choses : « Gloire à celui qui a créé tous les couples : ceux qui poussent de la terre, ceux qui viennent d'eux-mêmes, et ceux que nous ne connaissons pas ». C'est-à-dire que l'homme, les animaux, les plantes, tous proviennent de couples. 

« Et il n'y a aucune chose que nous n'ayons créée par couples de deux. » C'est-à-dire nous avons créé tous les êtres par accouplement.

Bref, les matérialistes disent qu'on ne peut imaginer un homme sans père.

En réponse, les théologiens disent : Ce n'est pas une chose impossible ou inaccomplissable, c'est une chose qui n'a pas été vue; et il y a une grande différence entre une chose impossible et une chose inconnue.

Par exemple, autrefois le télégraphe qui fait communiquer l'Orient et l'Occident était inconnu, non impossible; la photographie, la phonographie étaient inconnues, non impossibles.

Les matérialistes insistent, et les théologiens demandent : « Ce globe terrestre est-il éternel ou accidentel ? » Les matérialistes disent; « D'après la science et les découvertes les plus sérieuses, il est certain qu'il est accidentel; au début, c'était une masse en ignition, et peu à peu il devint tempéré; puis une croûte se forma au-dessus de laquelle les plantes furent créées; ensuite les animaux vinrent au monde, puis l'homme apparut. »

Les théologiens répondent : « D'après votre exposé, il est clairement établi que l'humanité sur le globe terrestre est accidentelle, non éternelle; donc certainement, le premier homme n'a eu ni père, ni mère, puisque l'existence de l'humanité est accidentelle.

Est-ce que la création de l'homme sans père ni mère, mais par degrés successifs, n'est pas plus difficile à admettre que simplement sans un père? Vous admettez que le premier homme est apparu, soit progressivement, soit tout d'un coup, mais sans père ni mère; il ne doit pas rester de doute qu'un homme sans père soit aussi possible et admissible; vous ne pouvez considérer cela comme une impossibilité; autrement, vous êtes inconséquents.

Par exemple, si vous dites que cette lampe a une fois été allumée sans mèche ni huile, puis si vous dites qu'il est impossible de l'allumer sans mèche, c'est une inconséquence. »

Le Christ avait une mère, mais le premier homme, selon les matérialistes, n'avait ni père ni mère !

Références : DIEU PASSE PRES DE NOUS, Shoghi Effendi

‘Abdu’l-Bahá, Les leçons de Saint-Jean d’Acre

  1. Qur’án 19:17; cf. Saint-Luc 1:26–8
  2. Qur’án 36:36
  3. Cf. Qur’án 13:3

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