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Montréal, le 16 février 2019 - La communauté bahá'íe de Montréal était l'hôte d'un groupe de 18 jeunes de Calgary qui ont passé trois jours dans cette ville pour visiter le sanctuaire bahá'í (ancienne maison des Maxwell), où 'Abdu'l- Bahá a séjourné en 1912. Ils ont été chaleureusement accueillis le samedi soir par les jeunes de Montréal ainsi que par les représentants administratifs bahá'ís au Centre de Montréal. Un programme spécial a été organisé pour familiariser le groupe avec les sites bahá'ís associés à la visite d’Abdu’l-Bahá à Montréal, la seule ville qu’il a visité au Canada pendant dix jours.

Ce groupe de jeunes a été le premier à visiter les sites bahá'ís à Montréal dans le cadre d’activité du nouveau comité administratif récemment nommé par l'Assemblée spirituelle nationale canadienne et le quatrième groupe de visiteurs qui étaient venus à Montréal au cours des années précédentes en tant que « pèlerins ».

Abdu’l-Bahá a appelé la maison des Maxwell « sa maison »où il a passé presque toutes ses soirées à donner des conférences et à recevoir des invités. La maison des Maxwell est le seul sanctuaire bahá’í dans l’hémisphère occidental - adressée en tant que tel par le Gardien de la foi bahá’íe, Shoghi-Effendi.

Le groupe a passé autant d'heures que possible dans ce sanctuaire sacré, consacrant beaucoup de temps à la prière et à la méditation. Le samedi après-midi, Ils se sont rendus à l'église unie Saint-James où 'Abdu'l-Bahá a donné une conférence publique le 5 septembre 1912. Ce jour-là, l'archevêque de Montréal, Mgr Louis Joseph Paul Bruchési, vint témoigner à ‘Abdu’l-Bahá son plaisir de le rencontrer et sa gratitude pour « ses propos sur le but de la manifestation du Christ et des autres saintes Manifestations ». ‘Abdu’l-Bahá invita l'archevêque, un membre du clergé catholique qui s’intéressait beaucoup aux Orientaux, à assister à sa causerie publique, à l'église méthodiste St. James plus tard ce jour-là. ‘Abdu’l-Bahá reçut d’autres visiteurs pendant la journée, y compris un rabbin juif et le rédacteur en chef d’un « magazine illustré » publié à Toronto. La liste des visiteurs du Maître, ce jour-là, représentaient un vaste éventail d’organisations, de religions et de groupes sociaux.

St. James était la plus grande église méthodiste du monde avec 2 700 places. Les frères Maxwell en avaient réalisé l’aménagement intérieur. Une enseigne lumineuse annonçait que le « prophète de l’Orient » prononcerait une allocution sur les principes de la foi bahá'íe et « le salut de l'humanité ». Ce titre navra ‘Abdu’l-Bahá, et il exprima alors son inquiétude devant l’habitude qu’avaient les gens de l’appeler « prophète ». Lors de son discours, il corrigea cette erreur, soulignant qu'il n'était pas un prophète, mais bien simplement ‘Abdu’l-Bahá, qui se traduit librement par « serviteur de la Gloire ».

Une foule de 1 200 personnes se leva quand ‘Abdu’l-Bahá entra dans la salle. Le révérend Herbert Simmons, le vicaire anglican de la cathédrale Christ Church le présenta. ‘Abdu’l-Bahá parla d’abord des « principes bahá'ís pour le bonheur de la race humaine ». Il enchaîna avec les enseignements religieux de son Père. La Gazettementionna qu’au cours de son exposé, ‘Abdu’l-Bahá avait lancé un appel à « la recherche indépendante » de la vérité religieuse par chacun. Il avait soutenu que l'absence d'une telle recherche indépendante menait à la rancœur et aux dissensions dans le monde.

Le pasteur se leva alors et déclara : « Il serait faux de croire que l'Occident a atteint la perfection et que l'Orient n'a ni bienfaits ni leçons à lui offrir. ‘Abdu’l-Bahá a mentionné plusieurs choses que nous n'avions ni entendues ni comprises auparavant. »

Parmi les personnes présentes à l'église se trouvait Robert Stanley Weir, un juge et poète de Montréal bien connu pour avoir écrit les paroles en anglais de "O Canada", l'hymne national du Canada. Le juge Weir, en particulier, mentionna à maintes reprises son désir de devenir bahá'í.

Les jeunes de Calgary ont assisté à la réunion de prières du dimanche au centre bahá’í de Montréal. Leurs voix et leurs prières mises en musique ont créé une atmosphère de spiritualité édifiante. Leurs prières accompagneront les réunions dévotionnelles du dimanche pendant plusieurs mois. La visite des lieux associés à ‘Abdu’l-Bahá s’est poursuivie dans l’après-midi. Ils ont visité la gare de Windsor, la basilique Marie Reine du monde et l'hôtel Windsor. La gare de Windsor où le train d’Abdu’l-Bahá est arrivé de Boston le 31 août 1912 a subi plusieurs transformations depuis sa construction en 1887 par un cabinet d’architecture de New York. Le troisième agrandissement de la station, en 1916, comprenait une tour de quinze étages qui modifiait de façon dramatique le panorama montréalais. Le projet a été confié au cabinet d'architectes des frères Edward et William Maxwell.

La basilique Marie Reine du monde, modèle réduit de la basilique Saint-Pierre de Rome, a été construite en 1894. 'Abdu'l-Bahá s’y arrêta et, debout devant la porte, il fit remarquer aux amis qui l'accompagnaient: « Voici ce que onze disciples ont pu accomplir. Je vous exhorte à marcher sur leurs traces. Lorsqu'une personne est détachée, elle peut révolutionner le monde entier. »

La dernière étape de la visite a été une visite de l’annexe nord de l’hôtel Windsor, une section qui a survécu à l’incendie de 1957. L’hôtel Windsor (ouvert en 1878, fermé en 1981) est souvent considéré comme le premier grand hôtel du Canada et se présente comme « le meilleur de tout le Dominion ». L’édifice et la suite de trois chambres où s’est installé ‘Abdu’l-Bahá au septième étage de l’hôtel Windsor le 2 septembre 1912, est maintenant remplacé par la tour CIBC située à l’angle des rues Peel et René-Lévesque. L'après-midi de ce jour-là, d’éminents professeurs, des pasteurs et des membres de la presse s’assemblèrent à l'hôtel. Un journaliste du Toronto Weekly Star demanda à ‘Abdu’l-Bahá s'il avait l'intention de visiter Toronto ou une autre ville canadienne. Il répondit que cela serait impossible et ajouta : « Vous pouvez dire à votre peuple que votre pays me ravit. C'est une terre belle et prospère […] ».

‘Abdu’l-Bahá séjourna à l'hôtel Windsor en même temps que le Premier ministre canadien, Sir Robert Borden, qui rentrait d'un voyage fructueux en Grande-Bretagne. L’an 1912 marquait presque un siècle de paix entre la Grande-Bretagne et les États-Unis. À la suite d’un défilé long d’environ deux kilomètres, avec feux d'artifice et fanfares, le premier ministre s'installa à l'hôtel Windsor. Rien n’indique que ‘Abdu’l-Bahá l’ait rencontré, ni accidentellement ni lors de la somptueuse réception organisée à l'hôtel pour le Premier ministre, mais il est remarquable que ces deux personnages aient séjourné au même hôtel à l'époque.

Un jour en lisant le courrier arrivé d'Orient, ‘Abdu’l-Bahá observa :

« Oui, la portée et la grandeur de ces voyages ne sont pas encore connues, mais elles seront manifestes plus tard. Comme notre seule intention était d’offrir notre dévotion au seuil du seul vrai Dieu, nous avons été assistés, et la lumière de la grâce et de la faveur divines est apparue. »

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