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Montréal, le 10 juillet 2018 – La communauté bahá’íe de l’île de Montréal a été présente lors d’une commémoration solennelle au centre bahá’í sur l’avenue des Pins Est. Les enfants, les jeunes, les adultes, les musiciens de grand talent, même la nature sous la forme des belles roses qui décoraient la salle ; ensemble, ont commémoré cet événement tragique de l’histoire de l’humanité qui a eu lieu le 10 juillet 1850, dans une caserne militaire à Tabriz, une ville au nord-ouest de l’Iran.

Un jeune homme de 30 ans, descendant directe attendaient sincèrement cette période miraculeuse de l’histoire l’ont accepté sans aucune hésitation. Un nombre étonnant d’au-delà de 400, les plus érudits dans le pays ; non seulement accepté son Message mais, presque tous, ont donné leurs vies pour sa Cause.

Ce jeune homme portait le nom du Báb (1819 – 1850), la Porte de la connaissance de de Dieu, un Saint Jean Baptiste de la Chrétienté, le Qá’im de l’Islam, le Héraut de la foi bahá’íe et un Messager divin !

Lors de Son emprisonnement dans la forteresse de Mah-Ku, au nord-ouest de l’Iran, un seul Européen a eu une rencontre avec le Báb. Il était un médecin anglais résidant à Tabríz, le docteur Cormick qui fut convoqué par les autorités persanes pour se prononcer sur Son état mental. 

« … Il ne daigna répondre qu'à moi, écrit le docteur Cormick, lorsque je dis que je n'étais pas musulman et que je souhaitais apprendre quelque chose de sa religion, car je serais peut-être enclin à l'adopter. Il me considéra très intensément quand je dis cela, et répondit qu'il n'avait aucun doute sur le fait que les Européens se convertiraient tous à sa religion. Notre rapport au shah, à ce moment-là, fut de nature à épargner sa vie. …

C'était un homme très doux et d'aspect délicat, plutôt petit de taille, les cheveux très clairs pour un Persan, s'exprimant d'une voix douce et mélodieuse qui me frappa beaucoup. Etant siyyid, il était vêtu des habits de cette secte, comme ses deux compagnons. En fait, sa physionomie et son comportement influençaient beaucoup en sa faveur.

De sa doctrine je n'entendis rien de sa bouche, bien que l'idée se fît jour qu'il existait dans sa religion un certain rapprochement avec le christianisme. Des menuisiers arméniens, envoyés dans la prison pour y faire des réparations, le virent lire la Bible sans prendre le soin de s'en cacher mais, au contraire, en la leur lisant. Il est tout à fait certain que le fanatisme musulman vis-à-vis des chrétiens, n'existe pas dans sa religion, ni les restrictions pour les femmes telles qu'elles existent actuellement. »

Le Báb et l'un de ses disciples furent suspendus par des cordes contre le mur d'une caserne militaire, et un régiment de sept cent cinquante soldats arméniens chrétiens fut amené pour former le peloton d'exécution. Le colonel du régiment, un certain Sám Khán, répugnait à exécuter l'ordre reçu qui, craignait-il, attirerait sur sa tête les foudres de Dieu. On raconte que le Báb lui donna l'assurance suivante : « Suivez les instructions qui vous ont été données, et si votre intention est sincère, le Tout-Puissant vous délivrera certainement de vos craintes. »

De nombreux témoins oculaires ont attesté de ce qui suit : Le régiment fut mis en place et sept cent cinquante coups de fusil partirent. La fumée produite par ces armes, qui se chargeaient par la bouche, obscurcit la place. Lorsqu'elle se dissipa, les spectateurs incrédules aperçurent le compagnon du Báb debout, indemne, devant le mur ; le Báb avait disparu ! Les cordes auxquelles étaient suspendus les deux hommes avaient été sectionnées par les balles. Une recherche frénétique s'ensuivit et l'on retrouva le Báb, indemne lui aussi, dans la pièce qu'il avait occupée la nuit précédente. Il donnait calmement ses dernières instructions à son secrétaire.

La foule était dans tous ses états, et le régiment arménien refusa de participer encore à cette exécution. Le colonel du régiment se vit menacé par la réelle possibilité que la foule, d'humeur changeante et qui avait tout d'abord acclamé puis dénoncé le Báb, ne vît dans la délivrance de ce dernier un signe de Dieu et ne se levât pour le soutenir. Un régiment de musulmans fut formé à la hâte, le Báb et son compagnon suspendus une nouvelle fois le long du mur, et une seconde salve fut tirée sur eux. Cette fois les corps des deux prisonniers furent criblés de balles.

Les circonstances extraordinaires qui entourèrent la mort du Báb suscitèrent une nouvelle vague d'intérêt pour son message. L'histoire se répandit comme une traînée de poudre, non seulement parmi les Persans, mais aussi parmi les diplomates, les négociants, les conseillers militaires et les journalistes qui constituaient une communauté européenne conséquente en Perse à cette époque. Les paroles d'un diplomate consulaire français, A.L.M. Nicolas, donnent une idée de l'impact que ce drame eut en Perse sur des Occidentaux cultivés :

« C'est l'un des plus magnifiques exemples de courage qu'il ait été donné à l'humanité de contempler, et c'est aussi une preuve admirable de l'amour que notre héros portait à ses concitoyens. Il s'est sacrifié pour l’humanité ; pour elle il a donné son corps et son âme ; pour elle il a subi les privations, les affronts, les injures, la torture et le martyre. Il a scellé de son sang le pacte de la fraternité universelle et, comme Jésus, il a payé de sa vie l'annonce du règne de la concorde, de l'équité et de l'amour du prochain. »

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