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Montréal, le 10 septembre 2018 – En 1912, ce jour fut une autre journée pluvieuse, mais le départ de ‘Abdu’l-Bahá pour Toronto (en route vers Buffalo) avait déjà été organisé. On demanda à Maḥmúd, le chroniqueur de ‘Abdu’l-Bahá, de s’occuper des bagages du Maître, mais c’est le personnel de l'hôtel qui s’en chargea. ‘Abdu’l-Bahá exprima son inquiétude à Maḥmúd parce que ses bagages contenaient des écrits et des documents précieux qu'il avait l'intention d’offrir à des « bibliothèques de Londres et de Paris ». Comme tous devaient l’apprendre plus tard, à la gare du Grand Trunk Railway (aujourd'hui le Canadien Pacifique), l'inspecteur-chef de la douane et ses assistants laissèrent passer les bagages sans aucune inspection, affirmant qu'ils n'avaient aucune raison d’inspecter les bagages des bahá'ís. À cette déclaration, le visage du Maître s’épanouit comme une rose, et il parla de la valeur de la sincérité et de la loyauté, qui sont la source de la prospérité et de la quiétude des peuples du monde.  

Il n’y a aucun doute que la visite de ‘Abdu’l-Bahá toucha un beaucoup plus grand nombre de personnes que les 2 500 qui vinrent l’entendre ou qui entrèrent en contact avec lui. Quelque 440 000 lecteurs de la dynamique presse montréalaise, en anglais et en français, furent informés de sa visite et de ses enseignements.

Laissant derrière lui l’émotion des nombreuses personnes venues lui dire adieu, 'Abdu'l-Bahá monta dans l’International Limited qui quitta la gare Bonaventure à 9 h 05 à destination de Toronto, puis de Buffalo (New York). 

Lors de ce trajet, à Oshawa en Ontario, un enfant amérindien âgé de 4 ans était assis sur une barrière et regardait le train passer. Il vit un homme portant un long habit élégant blanc lui faisant signe de la main. Il fut si bouleversé qu’il perdit  son équilibre et tomba mais il n’oublia jamais ce qu’il vit ce jours-là. En 1948, trente six ans plus tard, Jim Loft, le premier croyant amérindien au Canada, accepta la foi baha’ie et il se rappela vivement cet incident quand il vit la photo de 'Abdu' l-Bahá pour la première fois. 

Plusieurs s’étonnèrent de constater que 'Abdu'l-Bahá ne recherchait ni le confort ni le repos, même lors d'un voyage en train. Quand on lui lut les traductions des articles de journaux et des lettres des amis, il y répondit immédiatement et généreusement. À certains, il écrivit de sa propre main. Quand il fut fatigué d’écriture, le Maître parla de la venue du Christ dans le ciel de la sainteté : il est expressément consigné dans l'Évangile qu’à sa première venue, bien que le Christ soit né de Marie, il a lui-même dit qu'il était venu du ciel. Ainsi, le « ciel » signifie la grandeur de la Cause, l'éminence et le pouvoir de la Manifestation de Dieu qui propage cette cause divine par sa puissance céleste et sa force divine, et non grâce à des moyens matériels. Pour ceux qui étaient témoins de la vie publique et privée du Maître, il ne faisait aucun doute que les besoins personnels de 'Abdu'l-Bahá étaient peu nombreux et extrêmement simples. 

On peut sans contredit affirmer que ces neuf jours passés par 'Abdu'l-Bahá à Montréal furent et demeurent parmi les plus importants dans l'histoire du Canada. Nous profitons encore aujourd’hui du privilège de suivre ses recommandations et, nous inspirant de son exemple et de la clarté de ses enseignements, de bâtir un pays et un monde dignes de ses paroles et de la vision de Bahá’u’lláh. 

En quittant Montréal, 'Abdu'l-Bahá laissa ces paroles en souvenir :  

« Le voyage n’a duré que quelques jours mais, dans le futur, il produira des retombées inépuisables. » 


Aujourd'hui, nous ne pouvons que nous émerveiller devant l’exemple et l'inspiration de ‘Abdu’l-Bahá qui choisit d’inclure la ville de Montréal dans son itinéraire chargé, et devant la sagesse et l'efficience de sa décision d’accomplir ce voyage malgré son âge avancé et sa condition physique défaillante, pour l'amour de quinze croyants qui, avant 1912, avaient pris l’initiative de se rendre à la ville-prison de 'Akká, s’exposant ainsi à tous les dangers. Seul le pouvoir de sa présence en ce monde pouvait les inspirer à réaliser ce qui allait devenir l’œuvre de leur vie. 

Photos : Gare centrale Bonaventure 1912 - Jim Loft, le premier bahá'í d'origine amérindienne - Le groupe bahá'í de Montréal en 1912

Portrait de 'Abdu'l-Bahá par Juliet TomsonMontréal le 31 août 2018 - Après cinq mois d’une tournée exigeante mais extrêmement fructueuse à travers les États-Unis, etmalgré les sérieuses mises en garde et les avertissements des amis affirmant qu'il ne serait jamais le bienvenu dans cette société considérée alors comme une sociétécatholique, fanatique et fermée, le Maître se dirigea vers Montréal. Tard dans la nuit du 30 août 1912, la famille Maxwell et Mme Louise Bosch accueillirent ‘Abdu’l-Bahá qui arrivait par train en provenance de Boston. Ils se rendirent directement à la maison des Maxwell située sur l’avenue des Pins Ouest et 'Abdu'l-Bahá y séjourna pendant quatre jours avant de prendre une suite à l’hôtel Windsor, vu le flot constant de visiteurs dont certains, suppliants, le suivaient parfois même jusque dans sa chambre.

Tout au long de la semaine, le Montreal Daily Starfit paraître des articles sur ce grand événement. En fait, c’est à Montréal, au cours de ces jours mémorables, que les meilleurs articles sur l’ensemble du séjour de 'Abdu'l-Bahá en Amérique du Nord ont été publiés. On était alors en 1912, deux ans avant le début de la Première Guerre mondiale. En ces heures de grave inquiétude face aux conflits menaçants et à la prolifération des armements, les prédictions de cet « Apôtre de la Paix... [voulant] qu’une guerre horrible [soit sur le point d’éclater] » firent les manchettes des journaux montréalais. Les avertissements de 'Abdu'l-Bahá étaient clairs, prophétiques, catégorique. En 1912, lors de la visite du Maître, plusieurs se rappelaient encore les ravages de la guerre civile américaine qui, quelque 40 ans plus tôt, avait coûté la vie à 620 000 hommes, et les paroles de 'Abdu'l-Bahá sur l’éventualité d’un chaos semblable sur le continent européen résonnaient profondément.

Le rôle qu’a joué May Maxwell dans la planification et la réalisation du séjour historique de 'Abdu' l-Bahá à Montréal est immense ; c'est elle qui a organisé la plus grande partie du programme de ses activités publiques. Le Maître n’a d’ailleurs jamais tari d’éloges envers elle.

Dans une de ses Tablettes adressées au Canada, il l’a immortalisée en ces mots:

« Il a constaté que, grâce aux efforts de Madame Maxwell, cette servante de Dieu, plusieurs fils et filles du Royaume, dans ce dominion, se rassemblaient et fraternisaient, renforçant chaque jour davantage ce très vif enthousiasme. Le voyage n’a duré que quelques jours mais, dans le futur, il produira des retombées inépuisables. »

Il n’y avait à l'époque que quatorze bahá'ís environ à Montréal, mais ce petit nombre ne diminua en rien les éloges du Maître tant pour la ville elle-même que pour le potentiel qu’il avait perçu dans ces âmes qui l’impressionnèrent, en particulier celle de May Maxwell :

« Quand un fermier acquiert une terre vierge, il a tôt fait d’en cultiver une grande partie. J’espère donc que Montréal sera un jour si animée que la mélodie du Royaume parviendra de ce dominion à toutes les régions du monde, et que le souffle de l’Esprit saint se répandra de cette ville vers l’est et vers l’ouest de l’Amérique. … »

Le nombre de croyants était, à l'époque, peu significatif; ce qui importait, c’était la qualité et l'ampleur du dévouement qui animait les cœurs de tous ceux qui eurent le bonheur d’accéder à la présence du Maître, que ce soit dans les conditions déplorables de la ville-prison de ’Akká ou dans de magnifiques maisons, églises, synagogues ou salles de réunion en Europe et en Amérique du Nord. Ce dévouement suffit à sortir la Foi de son père de l’obscurité presque totale dans laquelle elle se trouvait encore à cette époque où si peu d’Occidentaux en avaient entendu parler, pour lui permettre d’atteindre sa position actuelle : elle est aujourd’hui la deuxième religion mondiale la plus géographiquement répandue sur terre. 

La maison de l'architecte MaxwellDans son journal où elle relate le séjour du Maître à Montréal, May Maxwell a décrit, dans un langage poétique, son arrivée chez elle, sur le flanc du mont Royal, dans la soirée du 30 août 1912. « À la clarté éclatante d’une lune d’été », il était arrivé à bord du train de Boston et la Providence voulut que le train ait du retard : attendu à 20 h 40, il n’arriva en fait que vers minuit. May et Sutherland Maxwell, en compagnie de Marie Louise Bosch, attendaient le Maître dans deux voitures. Il fut chaleureusement accueilli à la gare de Windsor située sur la rue Peel. Pour cette visite, seuls deux membres de son escorte l’accompagnaient : Mahmúd-i-Zarqání, qui faisait la chronique de son périple en Amérique du Nord, et Ahmad Sohrab, son interprète. 

Le soir même de son arrivée chez les Maxwell, ‘Abdu’l-Bahá a rencontré un groupe d'amis et le journaliste John Lewis, rédacteur en chef du Montreal Daily Star. Il est probable que M. Lewisait lui-même été bahá’í car, dans les notes d’un témoin oculaire de l’époque, Amine De Mille, son nom apparaît sur la liste des « premiers serviteurs à s’être levés (pour enseigner la Cause)grâce à l'enseignement de Sutherland et May Maxwell ». M. Lewis y figure comme ayant été parmi « les premiers amis de la Foi à Montréal ». La publicité considérable et, surtout la personnalité irrésistible de 'Abdu'l-Bahá donnèrent lieu à tant de demandes de renseignements chez les Maxwell qu'il devint impossible de les gérer toutes. 

'Abdu'l-Bahá a donné huit conférences publiques et sept présentations informelles, soit quinze causeries au total, dont six ont été transcrites. Ces nombres n’incluent pas les articles de journaux, les entretiens privés ni les notes des pèlerins consignés dans le journal de Mahmúd. Trois conférences ont eu lieu dans la maison des Maxwell et deux dans les grandes églises de Montréal.                                                                                                                                                                           La gare de Windsor

Pendant ses moments de « repos » chez les Maxwell, 'Abdu'l-Bahá s’adressait souvent à de petits groupes d'invités sur 
des sujets tels que « l'immortalité » ou « la nature de l'homme ». Quand le temps lui manquait pour répondre aux questions qu’on lui posait après ses causeries publiques, il avait l’habitude d’inviter les gens à se joindre à lui pour poursuivre la discussion en privé. Amine de Mille, une bahá'íe américaine, écrivit que, dès le premier matin de son séjour à Montréal, 'Abdu' l-Bahá a commencé à recevoir un flot de visiteurs et que, toute la journée, ils entraient et sortaient en grand nombre... »  Il savait mieux que quiconque donner à chacun l’impression d’être la seule personne que lui, 'Abdu'l-Bahá, était venu rencontrer à Montréal.

Photos : Portrait de 'Abdu'l-Bahá par Juliet Thompson 1912 - La maison de l'architecte William Sutherland Maxwell et son épouse May où 'Abdu'l-Bahá séjourna - La gare de Windsor, le point d'arrivée de 'Abdu'l-Bahá à Montréal.

 


Montréal, le 29 juillet, 2018 – Un groupe des jeunes de la communauté de Waterloo, Ontario, sont arrivés à Montréal pour une visite de trois jours consacrés aux lieux historiques associés à la visite d’Abdu’l-Bahá lors de Son séjour dans cette ville en 1912.

Ils ont été reçus cordialement à la réception du Sanctuaire et, après avoir parcouru l’historique de l’endroit et sa signification pour les bahá’ís, ils ont continué leur visite au Sanctuaire même ; l’ancienne demeure de l’architecte montréalais Sutherland Maxwell. ‘Abdu’l-Bahá, le fils et successeur de Bahá’u’lláh, Prophète-fondateur de la foi bahá’íe est arrivé à Montréal le 30 août 1912 pour une visite initiale de cinq jours. Force de circonstance ; après avoir prononcé un discours à l’église méthodiste de Saint James le 5 septembre, Il a attrapé un rhum ce qui a obligé à retarder son départ, peut-être un désagrément pour le Maître, mais une bénédiction pour Montréal.

Durant cette période, il ne se rendit que chez les Maxwell. Cependant, même son état n'arrêta pas ceux qui voulaient lui rendre visite à l’hôtel Windsor. Néanmoins, comme son itinéraire initial avait déjà été annoncé dans les journaux, la fréquence des visites diminua quelque peu, certains le croyant déjà parti. Malgré son état de santé, Il est allé chez les Maxwell plus tard ce jour-là. Il faisait plus frais, mais le beau temps se prolongeait.

May Maxwell raconta plus tard à sa fille que ‘Abdu’l-Bahá avait dit, lors de son séjour dans cette maison : « Ici, c’est chez moi. » Elle décrivait son invité comme quelqu’un de « serein et calme », mais pendant les neuf jours qu’il passa à Montréal, ‘Abdu’l-Bahá semble en fait avoir constamment donné des causeries, des entrevues, reçu des invités ou rendu visite aux personnes qu'il estimait prêtes à entendre son message.

Le groupe des jeunes ont continué leur visite d’abord à Cathédral Marie-Reine-du Monde et ensuite à l’hôtel Windsor où ‘Abdu’l-Bahá et son entourage avaient séjourné pendant six jours. Cet hôtel majestueux de l’époque sur l’avenue Peel a été ravagé par le feu en 1957 et la partie de la structure où probablement avait habité ‘Abdu’l-Bahá, a été détruite. Aujourd’hui, la tour de CIBC remplace la structure ancienne de l’hôtel mais l’annexe existe toujours sous la forme architecturale telle qu’était au temps d’Abdu’l-Bahá.

À noter que le Mâitre séjourna à l'hôtel en même temps que le Premier ministre canadien, Sir Robert Borden, qui rentrait d'un voyage fructueux en Grande-Bretagne. L’an 1912 marquait presque un siècle de paix entre la Grande-Bretagne et les États-Unis. À la suite d’un défilé long d’environ deux kilomètres, avec feux d'artifice et fanfares, le premier ministre s'installa à l'hôtel Windsor. Rien n’indique que ‘Abdu’l-Bahá l’ait rencontré, ni accidentellement ni lors de la somptueuse réception organisée à l'hôtel pour le Premier ministre, mais il est remarquable que ces deux personnages aient séjourné au même hôtel à l'époque.

La visite des jeunes a été terminé vers 17 h et ils sont allés continuer la journée avec les amis de NDG au pique-nique du parc Kent.

Montréal, le 30 juillet, 2018 – Il y a une maison dans le quartier NDG qui est un havre de paix pour tous ceux qui frappent à sa porte ! Cet endroit magnifique a accueilli un couple fascinant, Roger et Doris Rasmussen de l'Institut bahá'í Desert Rose, situé à Eloy, Arizona. Ils ont fait tout un chemin pour venir visiter les communautés bahá'íes de la côte Est canadienne ! Ils avaient apporté un cadeau sans pareil, de partager les histoires des premiers croyants bahá’ís des États-Unis et du Canada à travers une présentation dramatique.

Les personnages que nous avons eu le plaisir de contempler pendant la première partie de la présentation n'étaient autre qu'un couple exceptionnel - Howard Colby Ives et son épouse bien-aimée, Mabel Rice-Wray Ives - qui ont rencontré 'Abdu'l-Bahá en Amérique en 1912. Ils étaient tous deux des enseignants ardents et dévoués de la Foi jusqu'au dernier souffle de leur vie. Howard a enregistré l'expérience de sa rencontre avec 'Abdu'l-Bahá dans son livre bien connu « La voie de la liberté » qui est d'ailleurs traduit en plusieurs langues.

Mabel Ives a été une enseignante accomplie de la Foi pendant de nombreuses années pendant et après la mort de son mari, même quand elle a été malade au lit pendant dix jours avant de rejoindre son époux en 1943 au Royaume éternel.

Les rôles ont été joués par Roger et Doris Rasmussen qui ont magnifiquement interprété Howard et Mable ! Ils avaient placé de petits accessoires mignons pour mettre en valeur la beauté dramatique de ces vies exceptionnelles. La présentation a été fort appréciées par une cinquantaine de spectateurs.

Dans un télégramme adressé à la Communauté des États-Unis, le Gardien de la foi bahá'íe Shoghi-Effendi, fait l'éloge de Mable Ives ainsi : "dévouée, enseignante distinguée de la Foi ... services exceptionnels, mémorables et hautement méritoires ..." qu'elle rendit à la cause de Dieu.

Howard était un ministre unitarien et il a rencontré 'Abdu'l-Bahá pour la première fois en 1912 à New York. Le Maître le vit, le distingua de toute la foule, lui fit signe et Howard sentit une brise d'un matin divin lui toucher le front ! Il a consacré sa vie à l'enseignement de la Foi jusqu'à son passage dans le monde au-delà en 1941, exactement deux ans avant le décès de sa femme Mable.

La présentation dramatique a été suivie de questions et de discussions sur les premiers croyants au Canada et le rôle qu'ils ont joué dans la construction de la communauté et l'expansion de la foi.L'Institut bahá'í Desert Rose a débuté en 1988 à Tucson avec l'école bahá'í Desert Rose de quatre jours initiée par la Main de la Cause de Dieu William Sears et son épouse, Marguerite, avec un noyau d'amis dévoués. Lorsque M. Sears est décédé en 1992, Marguerite a continué l'école bahá'íe Desert Rose et cette école de quatre jours est devenue finalement un institut permanent. Un terrain près d'Eloy, en Arizona, a été acheté en 1996 et l'Institut bahá'í Desert Rose, Inc. a été établi comme une société sans but lucratif en 1997.

Howard Colby Ives (1867 - 1941)

Mabel Rice-Wray Ives (1878-1943)

Montréal, le 10 juillet 2018 – La communauté bahá’íe de l’île de Montréal a été présente lors d’une commémoration solennelle au centre bahá’í sur l’avenue des Pins Est. Les enfants, les jeunes, les adultes, les musiciens de grand talent, même la nature sous la forme des belles roses qui décoraient la salle ; ensemble, ont commémoré cet événement tragique de l’histoire de l’humanité qui a eu lieu le 10 juillet 1850, dans une caserne militaire à Tabriz, une ville au nord-ouest de l’Iran.

Un jeune homme de 30 ans, descendant directe attendaient sincèrement cette période miraculeuse de l’histoire l’ont accepté sans aucune hésitation. Un nombre étonnant d’au-delà de 400, les plus érudits dans le pays ; non seulement accepté son Message mais, presque tous, ont donné leurs vies pour sa Cause.

Ce jeune homme portait le nom du Báb (1819 – 1850), la Porte de la connaissance de de Dieu, un Saint Jean Baptiste de la Chrétienté, le Qá’im de l’Islam, le Héraut de la foi bahá’íe et un Messager divin !

Lors de Son emprisonnement dans la forteresse de Mah-Ku, au nord-ouest de l’Iran, un seul Européen a eu une rencontre avec le Báb. Il était un médecin anglais résidant à Tabríz, le docteur Cormick qui fut convoqué par les autorités persanes pour se prononcer sur Son état mental. 

« … Il ne daigna répondre qu'à moi, écrit le docteur Cormick, lorsque je dis que je n'étais pas musulman et que je souhaitais apprendre quelque chose de sa religion, car je serais peut-être enclin à l'adopter. Il me considéra très intensément quand je dis cela, et répondit qu'il n'avait aucun doute sur le fait que les Européens se convertiraient tous à sa religion. Notre rapport au shah, à ce moment-là, fut de nature à épargner sa vie. …

C'était un homme très doux et d'aspect délicat, plutôt petit de taille, les cheveux très clairs pour un Persan, s'exprimant d'une voix douce et mélodieuse qui me frappa beaucoup. Etant siyyid, il était vêtu des habits de cette secte, comme ses deux compagnons. En fait, sa physionomie et son comportement influençaient beaucoup en sa faveur.

De sa doctrine je n'entendis rien de sa bouche, bien que l'idée se fît jour qu'il existait dans sa religion un certain rapprochement avec le christianisme. Des menuisiers arméniens, envoyés dans la prison pour y faire des réparations, le virent lire la Bible sans prendre le soin de s'en cacher mais, au contraire, en la leur lisant. Il est tout à fait certain que le fanatisme musulman vis-à-vis des chrétiens, n'existe pas dans sa religion, ni les restrictions pour les femmes telles qu'elles existent actuellement. »

Le Báb et l'un de ses disciples furent suspendus par des cordes contre le mur d'une caserne militaire, et un régiment de sept cent cinquante soldats arméniens chrétiens fut amené pour former le peloton d'exécution. Le colonel du régiment, un certain Sám Khán, répugnait à exécuter l'ordre reçu qui, craignait-il, attirerait sur sa tête les foudres de Dieu. On raconte que le Báb lui donna l'assurance suivante : « Suivez les instructions qui vous ont été données, et si votre intention est sincère, le Tout-Puissant vous délivrera certainement de vos craintes. »

De nombreux témoins oculaires ont attesté de ce qui suit : Le régiment fut mis en place et sept cent cinquante coups de fusil partirent. La fumée produite par ces armes, qui se chargeaient par la bouche, obscurcit la place. Lorsqu'elle se dissipa, les spectateurs incrédules aperçurent le compagnon du Báb debout, indemne, devant le mur ; le Báb avait disparu ! Les cordes auxquelles étaient suspendus les deux hommes avaient été sectionnées par les balles. Une recherche frénétique s'ensuivit et l'on retrouva le Báb, indemne lui aussi, dans la pièce qu'il avait occupée la nuit précédente. Il donnait calmement ses dernières instructions à son secrétaire.

La foule était dans tous ses états, et le régiment arménien refusa de participer encore à cette exécution. Le colonel du régiment se vit menacé par la réelle possibilité que la foule, d'humeur changeante et qui avait tout d'abord acclamé puis dénoncé le Báb, ne vît dans la délivrance de ce dernier un signe de Dieu et ne se levât pour le soutenir. Un régiment de musulmans fut formé à la hâte, le Báb et son compagnon suspendus une nouvelle fois le long du mur, et une seconde salve fut tirée sur eux. Cette fois les corps des deux prisonniers furent criblés de balles.

Les circonstances extraordinaires qui entourèrent la mort du Báb suscitèrent une nouvelle vague d'intérêt pour son message. L'histoire se répandit comme une traînée de poudre, non seulement parmi les Persans, mais aussi parmi les diplomates, les négociants, les conseillers militaires et les journalistes qui constituaient une communauté européenne conséquente en Perse à cette époque. Les paroles d'un diplomate consulaire français, A.L.M. Nicolas, donnent une idée de l'impact que ce drame eut en Perse sur des Occidentaux cultivés :

« C'est l'un des plus magnifiques exemples de courage qu'il ait été donné à l'humanité de contempler, et c'est aussi une preuve admirable de l'amour que notre héros portait à ses concitoyens. Il s'est sacrifié pour l’humanité ; pour elle il a donné son corps et son âme ; pour elle il a subi les privations, les affronts, les injures, la torture et le martyre. Il a scellé de son sang le pacte de la fraternité universelle et, comme Jésus, il a payé de sa vie l'annonce du règne de la concorde, de l'équité et de l'amour du prochain. »

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