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Montréal, Québec, le 22 mai 2016  — Le début du XIXe siècle a été une période d’attente messianique dans de nombreux pays. Profondément troublés par les implications de la recherche scientifique et de l’industrialisation, les croyants les plus sincères de diverses religions se penchaient sur les Écrits sacrés de leur propre religion pour essayer de comprendre l’accélération du changement.
 
En Europe et en Amérique, des groupes comme les membres de la Société du Temple ou les adeptes de William Miller croyaient trouver dans les écritures chrétiennes des preuves de la fin des temps et du retour de Jésus-Christ.
 
Un même esprit soufflait au Moyen-Orient, où l’on pensait imminent l’accomplissement des différentes prophéties du Coran et des traditions islamiques. Dans le monde chiite, l’école Shaykhíe, école de tradition soufie fondée par Shaykh Ahmad-i-Ahsá’í (1753-1826) faisait partie de ces mouvements à caractère millénariste. Après sa mort, son élève et successeur désigné Siyyid Kázim -i- Rashtí (1793-1843) continua son œuvre, envoyant ses disciples à la recherche du Promis.
 
C’est à Chiraz, en Iran, le soir du 22 mai 1844, que l’un d’entre eux, Mullá Husayn, rencontre un jeune marchand, qui lui offre l’hospitalité pour la nuit. Lors d’une veillée prolongée, Siyyíd ‘Ali-Muhammad va révéler à son visiteur qu’il est celui qu’il recherche, le Qá’im promis par l’Islam, "Celui qui se lèvera".
 
Siyyíd ‘Ali-Muhammad, qui allait prendre le titre de "Báb", mot qui signifie, en arabe, « Porte », fonda une religion distincte et indépendante. Connue sous le nom de foi bábíe, cette religion donna naissance à une nouvelle communauté, eut ses propres textes et marqua l’histoire de son empreinte indélébile. Le Báb annonça que le Jour de Dieu était arrivé. Il était lui-même le Promis des textes saints islamiques, et l’humanité était au seuil d’une ère nouvelle qui verrait tous les aspects de la vie se restructurer.
 
Le thème central du principal ouvrage révélé par le Báb, le Bayán, est l’imminence de la venue d’un deuxième messager de Dieu qui serait beaucoup plus grand encore et dont la mission serait d’annoncer l’ère de paix et de prospérité promise depuis si longtemps par l’Islam ainsi que par le Judaïsme, le Christianisme et d’autres religions. Le Bayán abrogeait par ailleurs certaines lois islamiques, qu’il remplaçait par de nouvelles, et insistait sur les valeurs morales et surtout sur la pureté de cœur et d’intention. Le rang des femmes y était rehaussé et la dignité rendue aux pauvres. Enfin, l’éducation et les sciences utiles à l’humanité y étaient encouragées et valorisées.
 
Né le 20 octobre 1819, le Báb possédait dès l’enfance une sagesse et une finesse surprenantes. A l’âge adulte, il rejoignit son oncle dans le négoce familial. Son intégrité et sa piété lui valurent l’estime des autres marchands avec lesquels il entrait en contact. Il était connu également pour sa générosité envers les pauvres.

Après la déclaration de sa mission, le Báb fut très vite entouré d’adeptes et le nouveau mouvement religieux se répandit en Iran comme une traînée de poudre. Ce succès, tout comme l’audace du message proclamé, suscitèrent hostilités et persécutions - en particulier de la part des autorités religieuses qui voyaient leur pouvoir et leur prestige menacés. Les historiens estiment à environ 20 000 le nombre des victimes de ces persécutions. Le Báb fut lui-même à plusieurs reprises emprisonné, puis condamné à mort. Le 9 juillet 1850, cette condamnation fut exécutée dans lacour de la caserne de Tabriz.
 
La foi bahá’íe appartient actuellement à plus de 2100 groupes ethniques de par le monde. Les Montréalais, de toute origine ont célébré l'anniversaire de la déclaration du Bàb à travers une réjouissante présentation de Sa venue ainsi que de prières et musiques au centre bahá’í.

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